26 Mai 1993 : l' OM champion d'Europe !!!



Mercredi 26 mai 1993, la ville de Marseille ne respire plus, elle attend avec impatience le coup de sifflet final de Mr Rothlisberger (Suisse). Les rues sont désertes, on entend à peine le miaulement des chats,  pas un bruit ne vient rompre le silence qu'un certain OM-Milan AC vient de répandre dans la ville. Il est 22 h 59, l'Olympique de Marseille remporte la première coupe d'Europe des Clubs Champions de l'histoire du football français. Les lumières s'allument, les gens sortent, courent, on dirait qu'un tremblement de terre vient soudain de secouer un peuple endormi. Un cri de joie universel retentit dans la Cité Phocéenne : "On est les champions !!"



Dans l'édition, du 27 mai 1993, le journal l'Équipe rendit un bel hommage à notre Basile national : "Il la voulait tellement cette Coupe, qu'il l' a offerte à l'OM, à Marseille, à la France. Basile d'Adjamé, Boli l'Africain qui n'avait jamais réussi à sécher ses larmes de Bari. Le vent de l'Histoire l'a fait pour lui."

En effet, grâce à un coup de tête magistral d'un certain Basile Boli, la France remporte son premier trophée européen au niveau des clubs. Cette victoire, l'OM l'a acquise certes dans la douleur, mais surtout dans la tête. Les Marseillais la voulaient tellement cette victoire. On se souviendra longtemps des larmes de ce même Boli 2 ans plus tôt à Bari contre l'Étoile Rouge de Belgrade qui ne sécheront qu'à Munich au soir d'un match que les milanais auraient pu gagner. Donadoni puis Massaro auraient pu ouvrir le score dans les 10 premières minutes mais le sort et Barthez en ont voulu autrement. Un jeu haché, une patrie bloquée et parfois dure, en un mot une finale, voilà la physionomie de ce OM-Milan AC.

Mais les joueurs se battent, sur chaque ballon, sur chaque centimètre de la pelouse, et Abedi Pelé obtient un corner. Les dizaines de milliers de supporters marseillais ayant fait le déplacement retiennent leur souffle... Ce même Pelé le tire et envoie Boli au paradis. Mais les olympiens ne se reposèrent pas sur leurs lauriers pour autant. Le Milan AC déclencha la révolte avec en première ligne ses quatre stars du moment. Plusieurs coups de boutoir signé Rijkaard, JPP, Van Basten puis Albertini vinrent seulement inquiéter un Fabien Barthez des grands jours. L'OM vécu un  dernier quart d'heure difficile mais sorti vainqueur du match le plus important de l'histoire du club. Au coup de sifflet final, Bernard Tapie ira féliciter un à un ses héros, les héros d'une ville, d'un pays tout entier

  

Basile inscrit le but de la victoire sur un corner tiré par Abedi Pelé.
Pour écouter ce but de légende 
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Après le match, le capitaine marseillais Didier Deschamps réagit au micro de TF1 : "Cette Coupe, on la regardait tous avant le match. On se disait qu'elle était à nous. C'était un combat très dur. Les Milanais ont raté quelques occasions au début et puis nous, on en a eu une, et on l'a mise au fond" puis Marcel Desailly n'en revint toujours pas : "Que dire, C'est merveilleux". Enfin, le président Bernard Tapie dit avec calme et retenu : "Je ressens un très grand bonheur". Dans l'autre camp, Jean-Pierre Papin ne peut contenir sa peine : "Perdre une finale de Coupe d'Europe, ça fait toujours énormément de peine" puis il ajoutera avec sportivité : "Ils l'ont gagnée. Eh bien tant mieux pour eux..." Dans les rues de Marseille, la fête ne faisait que commencer lorsque le héros du match lança : "Je pense à mon frère qui vient d'avoir un petit garçon qui porte mon nom. Cette Coupe, elle est pour lui. Ce n'est pas extraordinaire, c'est la folie ! Ce soir, je ne pleure pas, non je ne pleure pas. Je ris." Cette phrase, symbole du bonheur après la douleur de Bari, laissa un grand sentiment de fierté dans le coeur des Marseillais.


Marseille l'aurai-t-elle gagné cette coupe sans son "nanard" favoris  qui est allé chercher Raymond Goethals, un homme sans prétention qui ne pensait sûrement pas arriver en finale de la Coupe d'Europe des Clubs Champions cinq mois aprés son arrivé sur le Vieux Port, et qui deux ans plus tard gagnera cette même compétition ? Aujourd'hui, la question ne se pose plus !  Goethals savait ce qu'il avait à faire et ce que Tapie attendait de lui. En grand professionnel il a agit avec rigueur, lucidité, honneur et franchise. Les relations qu'entretenaient les deux individus étaient des plus saines. Le respect mutuel qu'ils éprouvaient l'un pour l'autre animaient leurs conversations et ne faisait qu'accroître le bon fonctionnement et la bonne ambiance du club. 



Un éternel merci à Raymond Goethals et  Bernard Tapie, deux hommes qui se sont imposé à jamais dans les mémoires Marseillaises.

 Fiche technique du match :  cliquez ici

                                                                                                     Raphael Debret